«La saga de la légende de Hôdo», toujours d'actualité

En mettant un point final à «La saga de la légende de Hôdo», je ne pouvais m'empêcher de constater combien ce que j'y écrivais était et restait d'actualité.

Extrait de «La saga de la légende de Hôdo»

La légende de Hôdo trouve son origine très loin dans l’œuvre de Henri Laborit que je découvris pour la première fois en lisant « l’agressivité détournée ».

Par la suite, j’eus pu voir le film « Mon Oncle d’Amérique » d’Alain Resnais et je continuai à découvrir d’autres écrits du même auteur, scientifique et penseur humaniste, tels que l’« éloge de la fuite » ou « la nouvelle grille ».

Que ce soit à l’intérieur de moi-même, dans le regard des autres, membres du foyer, amis collègues, dans la rue ou les transports en commun, ces inconnus, ou encore ces rescapés de guerres civiles, ces revenants de guerres tout court, partout, je commençais à voir sous un autre angle ce long et perpétuel cortège d’inquiétudes, d’angoisses, de colères, de vengeances. Il m’était impossible de rester impassible devant ces amertumes qui ne blessent souvent que soi-même, mais qui arrive parfois à engendrer des hécatombes. Mais comment mettre en lumière ce qui est souvent masqué derrière quelques saints mots comme la liberté, le droit, la justice, voire la sainteté elle-même ? Je ne pouvais que repenser au message de Laborit dans « Mon Oncle d’Amérique » : « Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. » (Henri Laborit)

Ce « il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change » me laissa perplexe au beau milieu de tous les discours politiques plus ou moins teintés d’humanisme qui prônent le changement. Et si, depuis des millénaires, on passait à côté de la question ? J’explorai alors d’autres champs de la psychosociologie comme la manipulation mentale, un art pratiqué non pas seulement par des personnes malintentionnées, mais par tout un chacun. Peu à peu naquit en moi l’idée de créer un monde « tube à essai » où je créerai un univers expérimentant les concepts de Laborit.
À l’instar des histoires d’Isaac Asimov tournant autour des trois lois de la robotique, toutes les histoires de Hôdo tournent autour de trois règles sociales :

• Respecter toute intelligence ainsi que son support (première loi de la Charte de Hôdo)
• Respecter le droit à l’intimité et à l’évitement (deuxième loi de la Charte de Hôdo)
• Soumettre au hasard toute décision commune n’acquérant pas de consensus (quatrième loi de la Charte de Hôdo)

Mais, tout cela, je le raconte plus de quinze années après le premier roman de la saga. Mes idées ont eu le temps de bien s’installer à l’intérieur de moi-même.

Et l'humanité a continué sur sa perpétuelle lancée du jeu préféré des Dominants: «Ôte-toi de là que je m'y mette!»