2014-09-17

Hôdo, un concept quasi « anar »

Hôdo est un concept quasi « anar » pour ces deux raisons fondamentales:
n’être ni dominé ni dominant,
et être convaincu que personne ne détient la vérité à lui tout seul.

Ne pas favoriser la domination ne veut pas dire nier toute forme d’organisation fonctionnelle. L’anarchie n’est pas « chaos ». Mais le dominant, que nous sommes tous en puissance, ne cherche qu’à assurer son « domaine » en y intégrant d’autres humains comme on le ferait avec le bétail. On ne soumet pas uniquement par la punition et les clôtures qui empêchent toute fuite, du moins, non « physiquement ». Le bon berger, le bon éleveur prennent soin de ses animaux, comme nombre de démagogues veulent prendre soin de nous. Refuser la domination ne veut pas dire ne pas accepter des contrats et ne pas s’y conformer avec loyauté. L’associé, le chef d’orchestre, le patron ne sont pas nécessairement les bergers qui vont nous conduire à l’abattoir. Refuser la domination, c’est refuser d’être pire qu’un esclave qui peut malgré son état revendiquer sa nature humaine, c’est refuser d’être un engrenage anonyme libre, totalement libre et heureux de l’être, de tourner autour de son axe. C’est pourquoi je pense que la seule source de liberté est le développement de notre intelligence à comprendre l’humain que nous sommes. La seule source de liberté, c’est d’apprendre à être libre dans sa tête, à oser ôter les œillères, à oser regarder et réfléchir.

Éduquer, apprendre, ouvrir les yeux ? Cela me conduit au second point : accepter que personne ne détienne la vérité. Et pourtant, croire à l’honnêteté intrinsèque de chacun. Car autant nous sommes tous dominants en puissance, autant nous sommes tous convaincus d’avoir fait le meilleur choix parmi les facettes de vérité que la vie nous a montrées. Facettes de vérité ? Disons plutôt facettes de vérité perçues. Même si nous sommes tous fabriqués sur le même modèle nous percevons des évènements différents liés à notre environnement, à notre vécu qui est unique. En même temps, précisément parce que nous sommes issus d’un même moule, nous percevons les mondes de la manière analogue. Nous sommes comme des fleuves : tous les fleuves sont des fleuves, mais aucun n’est identique à un autre.
Cette ressemblance est une chance pour nous permettre de partager, ces différences sont une chance pour découvrir le monde qui nous entoure et accroitre nos vérités individuelles.

Notre cerveau passe son temps à capturer des informations à les comparer et les classifier. On dirait un énorme outil appliquant la théorie des ensembles aux informations qu’il capture et mémorise plus ou moins.
Une théorie d’ensemble ne se résume pas à des « ensembles ». L’intelligence n’est pas que mémoire. C’est un tissu de relations dynamiques.
Comme le cerveau est destiné à nous faire vivre toujours mieux, il catégorise les groupes de relations, en bonnes ou mauvaises. Et il n’est pas que binaire, car il pondère ces qualifications afin de donner du poids aux urgences à traiter.
Mais cela ne suffirait sans doute pas à faire bouger la machine de la vie, les émotions sont surement les vecteurs de l’action.
Et là, il y a une chose à ne pas oublier : pour être « heureux », il faut être vivant. Pour que la machine bouge, il faut qu’elle soit opérationnelle. Du coup, les alertes négatives priment souvent les positives. Car pour apprécier la vie, il ne faut pas la perdre. Exactement comme les secouristes et les pompiers l’apprennent : pour sauver, il faut être vivant. Alors, l’égoïsme ? Un vilain péché. Et le conservatisme ? Et toutes ces réactions qui font que l’on se replie dans son abri en y entassant le plus possible de provisions ?

En même temps, nous sommes des êtres sociaux, fiers de l’être (on en est fier comme si nous étions l’une des rares espèces vivantes à l’être, alors que même nos cellules vivent en société : elles forment « nous » !).

Nous ne sommes ni anges ni démons : cessons de croire ceux qui nous donnent ces qualificatifs ! C’est pour mieux nous dominer.

Et cessons de croire que l’alternance est un privilège de nos démocraties à l’Occidental (je me vois forcé dans les circonstances actuelles d’utiliser ce qualificatif que je contestais). Nous sommes à la fois égoïstes et altruistes, et quand on conduit une voiture on ne roule pas un jour sans accélérateur et le suivant sans frein !

(Article publié par petits morceaux sur mes pages Facebook)

1 commentaire:

  1. Texte mis sous forme de document téléchargeable sous mon site: http://www.hodo.fr/Oeuvres.html

    RépondreSupprimer