2017-05-23

De la démocratie à l'acratie


Nous sommes tous, sans exception, et je ne m’exclus pas de ce « tous », comme le font de nombreux prophètes de moralité, des Dominants en herbes. De même, nous sommes tous plus ou moins des adorateurs de Dominants, car ça nous arrange bien.
Mais le Dominant n’obéit qu’à sa vérité, la sienne, celle qu’il a dans sa petite boîte crânienne. Certes, il offre son expertise de synthèse et de gestion qui sont parfois d’une grande qualité, mais il ne s’arrête en général jamais à cette compétence. Son pouvoir ne s’arrête malheureusement jamais à la notion de domination fonctionnelle, et toujours il essaie de fabriquer son univers en l’imposant au soumis, « théoriquement » et « élégamment dit », aux électeurs.
Le système démocratique a cru résoudre ce problème en faisant cohabiter les tendances opposées, comme le frein et l’accélérateur du véhicule, la direction à gauche ou à droite. Sage conception, car l’Univers lui-même n’existe que par ces antagonismes : sans force de répulsion, il n’y aurait pas l’expansion de l’univers qui ne serait qu’un immortel trou noir, et sans force d’attraction il n’y aurait pas les soleils, les planètes et la vie dessus.
Mais hélas, l’esprit dominant s’accommode très mal du partage du pouvoir. Alors nos démocraties se comportent comme des monarchies sectaires à durée déterminée. Imaginez votre voiture devant rouler pendant un certain temps sans freins, puis, pour respecter l’alternance, avec les freins, mais sans accélérateur. Il ne faut pas être sorti de l’ENA pour deviner que vous n’irez pas loin dans un cas et que vous n’éviterez pas les accidents dans le second.
Alors des Dominants imaginent que la solution est au milieu. Même si ce n’est pas pour « ratisser large », ce type de Dominant sera confronté à un problème récurant : le dilemme. S’il tergiverse, hésite, doute, il conduira inévitablement les affaires, la nation en l’occurrence, dans l’abîme d’un ressenti d’abandon, source de désespoir, d’abus dans les zones d’ombre, et donc de colères... Le soumis n’accepte la dominance qu’au prix de la sécurité. Or, si le dominant tranche, il sera peu à peu et plus ou moins vite en train d’endosser la tunique de dictateur. Il trahira alors la notion de démocratie et les dissensions resurgissent encore plus violemment.
C’est pourquoi Hôdo préconise l’acratie, c’est-à-dire une hiérarchie fonctionnelle incontournable au bon fonctionnement de la plupart des organismes, mais une absence de monopole de pouvoirs.

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